mercredi 27 janvier 2016

Transmettre

Citée à la fin de mon précédent article, cette formule d'Alfred Tomatis, spécialiste ORL controversé, se mémorise facilement : "Le don des langues n'est autre chose que le don de l'écoute." Ce n'est pas sa seule qualité.

Que l'on me pardonne de sortir cette phrase de son contexte 1 et d'extrapoler son sens, mais à partir de l'observation de Tomatis, je voudrais interroger un enjeu pédagogique actuel. 

La pédagogie d'aujourd'hui (que l'on ne peut qualifier de "moderne" tant elle emprunte maintenant à de vieilles antiennes, le constructivisme, etc.) prône qu'un élève actif est un élève qui apprend. Nous sommes d'accord. 
Mais à vouloir faire des élèves des hyperactifs de leur apprentissage, des enseignants des animateurs de projet et d'activité, on en oublie qu'apprendre passe d'abord par l'oralisation et l'écoute, l'attention et la mémorisation 2Il n'y a pas de contradiction à être actif dans l'écoute.

L'enseignant est celui qui transmet un savoir, ses élèves ceux qui le reçoivent et se l'approprient.

En cours de FLE, les exercices d'écoute et de réception fondent les activités de production. Il faut d'un même mouvement savoir écouter la langue de l'autre pour savoir communiquer et discourir dans cette langue autre que la sienne.

Reproduire pour produire. C'est le même cheminement en art.

Marilyn Monroe, Andy Warhol, 1967

Cela vaut dans le cadre d'un cours de langue, d'un cours de FLE ; cela vaut dans tout apprentissage, pour toutes les disciplines.

1 Nous sommes tous nés polyglottes, Alfred Tomatis, Fixot, 1991.
2 A lire à ce sujet : Mémoriser : à deux, c'est mieuxhttp://www.scienceshumaines.com/memoriser-a-deux-c-est-mieux_fr_35671.html

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