mercredi 24 février 2016

Utiliser Twitter en-dehors de la classe de FLE

Un réseau social stimulant

Twitter a la côte aujourd'hui chez les enseignants qui innovent. Loin de moi l'idée de lister ici tous les projets et les activités menés, dans un cadre pédagogique, sur Twitter. A dire vrai, je ne suis guère convaincu par certains usages systématiques qu'on en fait, twictée en tête, et autres twitrucs

Twitter, c'est un peu comme les Barbapapa. On lui fait prendre toutes sortes de forme. Et ce caractère protéiforme, et la grande variété des projets, cependant, attestent d'une grande qualité du média : il stimule la créativité des enseignants.


Des objectifs pédagogiques simples

Pour ma part, ma perspective est, dans le cadre de l'apprentissage du français, d'utiliser ce réseau social pour ses usages premiers : un espace numérique pour communiquer, s'informer, et partager.

Dans l'expérimentation que je mène actuellement avec une classe d'un niveau A2+, ce sont d'ailleurs les trois objectifs explicités à mes élèves en cours (l'usage de Twitter se faisant ensuite hors classe, sans contrainte) : partager des contenus et des productions d'élèves, inciter les élèves à s'informer en français par ce média, communiquer entre élèves et enseignant.

Page d'accueil de mon compte Twitter enseignant
Nous conseillions généralement à nos élèves d'ouvrir le journal, de lire des magazines et des revues, de regarder des films sous-titrés en français ou les actualités sur TV5 Monde. Aujourd'hui, il faut les inciter à lire la presse en ligne, à utiliser des moteurs de recherche en français qui les mènent vers des ressources en français ; et à parcourir les réseaux sociaux en français. 


Quelques exemples d'activités

Dans les mini-activités que je conduis sur Twitter, je travaille les activités langagières que nous faisons pratiquer aux élèves en cours : réception écrite et orale, production orale et écrite, interaction écrite.

C'est par exemple, en compréhension écrite, la lecture d'articles de la version numérique de Géo ado, partagés sur mon fil d'actualité Twitter, ou d'un article partagé par un élève pour préciser, à ma demande, un thème discuté en classe ; en compréhension orale, l'écoute d'histoires enregistrées par les élèves (je renvoie à mon article publié ici sur ce projet, et à l'application Padlet qui permet la collecte des productions et un partage via Twitter).
La production orale donne lieu ainsi à une forme de publication sur mon compte Twitter. 
Pour la production écrite, ce peut être, pour débuter, la rédaction du profil du compte créé par chaque élève.

Un exemple de profil rédigé avant correction

L'interaction écrite, elle, se fait, via la rédaction de tweets ou de ce que l'on nomme des DM ("direct message", c'est-à-dire des messages privés) : demande d'informations suite à une absence à un cours ; réaction à un tweet publié, etc.


Pour une approche actionnelle

L'objectif premier, pour conclure, est de prolonger l'apprentissage en utilisant Twitter hors de la classe 2 ; de créer une continuité entre le temps scolaire et le temps hors classe ; de créer les conditions d'une pédagogie actionnelle qui place l'élève dans un contexte d'usage social de la langue, le plus près possible d'un usage réel.

1 A lire, pour une première approche du réseau social et de ses usages pédagogiques : Twitter pour l'apprentissage des langues.
2 A lire : Une étude montre que les médias sociaux participent aux apprentissages informels.

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