mercredi 26 septembre 2018

Accorder ou ne pas accorder

Il y a quelques semaine, à l'initiative de deux enseignants belges, a resurgi le débat sur la langue française dont nous sommes coutumiers : la question portait plus précisément sur le fait de simplifier (de l'améliorer, disent nos deux collègues) la règle d'accord du participe passé employé avec l'auxiliaire avoir.

Le hasard fait que, sans lien avec cette actualité, mais dans les jours qui suivirent la tribune publiée sur le sujet, j'ai donné à mes élèves une dictée (un extrait de L'âge d'homme de Michel Leiris) qui comprenait un bel accord avec le COD placé devant le verbe avec l'auxiliaire avoir.

Je ne suis pas un fin connaisseur de l'histoire de l'orthographe, je suis un usager de la langue française et un professionnel de son enseignement / apprentissage, et j'ai la chance d'enseigner depuis la rentrée à une classe de 25 élèves de troisième au niveau hétérogène (forcément), mais dont la tête de classe est constituée d'au moins une dizaine d'élèves maniant bien ou très bien le français, à l'oral et à l'écrit.

Il se trouve qu'aucun de ces 25 élèves de 14 ou 15 ans n'a fait le difficile accord dans sa dictée. L'accord qui s'entend à l'oral ("les fleurs que je t'ai offertes"), ils ont admis qu'ils le faisaient, mais celui qui s'écrit uniquement, non. Ce sont eux, et leur génération, et la génération qui vient après, qui feront évoluer la langue, qui la font déjà évoluer apparemment... Quant à moi, je continuerai patiemment à expliquer à mes élèves "la règle la plus difficile de la grammaire française".

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