jeudi 4 décembre 2014

Bédé et Histoire : commémorer la Première Guerre mondiale ?

Commémorer le centenaire

Partout en France et à l'étranger, l'heure est à la Commémoration de la Première Guerre mondiale. Le site de cet événement transnational est ici.
Celui-ci a le grand intérêt de proposer des ressources (diaporamas, webdocumentaires, vidéos, ...) exploitables, ou sources de réflexion pédagogique. En particulier, un slide intitulé "La Grande Guerre en dates" combine images d'archives, commentaires et frise chronologique : à parcourir ici pour son propre intérêt, ou à mettre sur les écrans de nos élèves, pour une recherche d'informations active par exemple.
Dans un établissement bilingue, tel celui où je coordonne les enseignements du français, et où des contenus culturels et historiques sont enseignés en cours de français, ce type de support a toute sa place pour contextualiser des lectures de textes littéraires sur l'époque.

En France, commémorer le centenaire de la Grande Guerre fait débat parmi les enseignants d'histoire-géographie. Qu'est-ce qui ne fait pas débat et polémique ?... Quoi qu'il en soit, certains reprochent au Centenaire de procéder à une relecture idéologique et patriote de la "Der des Ders" sous couvert de commémoration. Un nouveau "bourrage de crâne", disent-ils.

Exploiter une planche de bandes dessinées : La Fleur au Fusil, Tardi.

Je propose pour ma part de travailler le thème en exploitant une planche de l'album de Jacques Tardi La Fleur au Fusil, publié chez Casterman en 1979.


Voici quelques pistes d'exploitation et de déroulement de séance de cours que j'ai pu mener :
-  faire décrire et raconter la situation présentée dans les six cases (on pourra insister sur les horreurs de la guerre),
- faire réfléchir les élèves sur le traitement des couleurs (le rouge sang), la composition originale et signifiante de la planche (la case 4 en forme de T venant s'interposer entre les cases 5 et 6, de la même façon que le héros Lucien Brindavoine cherche en vain à s'interposer entre soldats allemands et soldats français).
En les guidant quelque peu, les élèves relèvent également les parallélismes et les oppositions à l'oeuvre dans les cases 5 et 6 : parallélismes qui soulignent que les soldats, de quelque bord qu'ils soient, sont "égaux" devant les horreurs de la guerre, oppositions qui rappellent que la guerre finira par la défaite d'un pays et la victoire de l'autre. Oppositions à travers les uniformes, la langue parlée, les barreaux à la verticale et les poutres à l'horizontale, figurant comme un grillage ; parallélisme dans les paroles similaires ("L'est cinglé, c'type-là", "Er ist ganz verrückt") et les deux soldats les fusils pointés vers l'ennemi... 
Une autre trouvaille de Tardi est de dédoubler son personnage idéaliste et pacifiste, en le représentant, dans la case 6, entre les barreaux derrière lesquels se trouvent ses compatriotes, comme pour signifier que sa tentative de fraternisation est forcément vouée à l'échec, puisqu'il demeure du côté des Français.

Vous trouverez ici la planche numérisée.

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