Plus près de nous, en 1963, Claude François trouvait cette fois dans le latin une source d'ennui (mortel ?) et chantait : "A l'école, pendant le cours de latin / Je rêvais à ce que je ferais bien / A Noël" (En rêvant à Noël).
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La pendule, Robert Doisneau, 1957 |
Suite à une déclaration de la ministre de l'Education nationale actuelle souhaitant combattre cet ennui, les articles se sont multipliés sur le sujet : ici dans l'hebdomadaire Marianne, là dans L'Express, ou encore ici dans Contrepoints.
Ce qui ressort de la lecture de ces articles et d'autres, c'est que l' "on se bat déjà tous les jours contre l'ennui des élèves", selon un enseignant syndicaliste, et que l'enseignement interdisciplinaire serait l'un des dispositifs de lutte contre l'ennui, prôné par la réforme (comme il existe des dispositifs de lutte contre le chômage ou la délinquance).
Sus donc à l'ennemi, l'ennui : divertissons nos élèves !
L'ennui était le plus souvent associé au cancre (on dit aujourd'hui "élève en difficulté") : lui seul s'ennuyait. A présent, c'est toute une génération dont on dit qu'elle s'ennuie à l'école ! Se demande-t-on pourquoi le "bon" comme le "mauvais" élève s'ennuie ? Croit-on réellement que tous nos élèves, lors d'un projet interdisciplinaire, déborderont de motivation et d'intérêt à construire une éolienne ou un forum romain en carton ? Croit-on réellement que, dans une séance d'accompagnement personnalisé en classe entière, chacun s'y retrouve, élèves en difficulté et élèves brillants ?
La créativité, l'imaginaire, au cœur du poème de Prévert, faire tomber les murs de l'école, c'est cela qu'il faut stimuler chez nos élèves. Et je suis convaincu qu'une pédagogie du numérique, intelligemment menée, nous y aide. Une pédagogie qui met au cœur de l'apprentissage la création, la collaboration et le partage.
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